La grande migration financière : un mouvement du capital à venir ?

La grande migration financière : un mouvement du capital à venir ?

Après l’importante hausse des titres du secteur de la technologie (le NASDAQ étant en hausse de plus de 20% en 2020) depuis la reprise de mars, il est pertinent de se demander s’il est maintenant temps pour d’autres secteurs de performer à leurs tours. En effet, le contexte de bas taux d’intérêt et d’une possible réduction du goût pour le risque pourrait favoriser des secteurs tels que les services utilitaires, la consommation de base et possiblement le secteur financier.

Une stratégie qui profite de ces mouvements de capitaux porte le nom de « stratégie de rotation sectorielle ». Tel que son nom l’indique, une stratégie de rotation sectorielle consiste à déplacer ses capitaux investis dans des actions d’un secteur à un autre alors que les investisseurs et les traders anticipent une prochaine étape du cycle économique ou un événement favorisant un certain secteur. De plus, ce genre de cycle peut également se produire lorsqu’un secteur auparavant fort perd de son momentum, comme le secteur des technologies.
D’ailleurs, il est bon de tenir en tête que généralement, les marchés financiers tentent de prédire l’état de l’économie de trois à six mois d’avance. Cela signifie que le cycle du marché est généralement bien en avance sur le cycle économique.

Ce constat m’est apparu alors que j’ai pu apercevoir chez certains titres majeurs de ces secteurs, d’importante hausse à venir. Tout d’abord, tel que le présente le graphique ci-dessous, un titre québécois bien connu, faisant partie du secteur de la consommation de base, Alimentation Couche-Tard (TSX : ATD.B).

Grâce au graphique ci-dessus, on peut clairement apercevoir qu’il semble en formation de « breakout » ou d’explosion à la hausse.
Ensuite, le même genre de modèle semble se dessiner chez Procter and Gamble (NYSE : PG), une autre entreprise œuvrant dans le secteur de la consommation de base.

En ce qui concerne les services utilitaires, un autre joueur très important, Nextera Energy (NYSE : NEE), semble également présenter le même modèle de « breakout ». D’ailleurs, si vous vouliez en apprendre plus sur ce titre, nous en avons fait la mention dernièrement dans le billet boursier : Comment profiter des sources d’énergie de demain? 

Finalement, un autre titre que nous surveillons, Brookfield Renewable Partners (NYSE: BEP), semble vouloir exploser à la hausse, à la suite du repli sur son triangle symétrique en jours. Or, dans le cas de BEP, l’entreprise s’apprête à réaliser une « scission » d’actions, ce qui signifie que le titre « BEP » pourrait diminuer au profit de « BEPC » le nouveau titre créé. Ce sera alors à surveiller.

En somme, de nombreux autres titres semblent vouloir adopter le même exemple que les titres présentés ci-haut. Ainsi, ces titres pourraient être pertinents à mettre sur votre radar pour les prochaines semaines et mois, et vous aideront à bénéficier d’une éventuelle rotation sectorielle.

 

Qu’est-ce qu’un « spin-off »?

Tel que mentionné plus haut dans l’exemple de Brookfield Renewable Partners, un « spin-off » ou une « scission » est lorsqu’une entreprise crée une nouvelle société indépendante en vendant ou en distribuant de nouvelles actions de son entreprise existante. Une entreprise crée un spin-off en espérant qu’elle vaudra plus en tant qu’entité indépendante. Cette manœuvre est également connue sous le nom de « spin-out » ou « starbust ».

Tout d’abord, il faut savoir qu’une entreprise « mère » se séparera d’une partie de ses activités si elle s’attend à ce que cela soit lucratif pour elle. Ainsi, le « spin-off » aura une structure de gestion distincte et un nouveau nom, mais il conservera les mêmes actifs, propriété intellectuelle et ressources humaines. L’entreprise « mère » continuera de fournir un soutien financier et technologique à cette nouvelle entité dans la plupart des cas.

Une entreprise peut réaliser une scission afin de pouvoir concentrer ses ressources et mieux gérer la division qui a un potentiel à plus long terme. Les entreprises qui souhaitent rationaliser leurs opérations vendent souvent des filiales moins productives ou non liées en tant que « spin-off ». Par exemple, une entreprise peut se séparer d’une de ses unités commerciales matures qui connaissent peu ou pas de croissance afin de pouvoir se concentrer sur un produit ou un service offrant de meilleures perspectives de croissance.

Alternativement, si une partie de l’entreprise est dirigée dans une direction différente et a des priorités stratégiques qui ne concordent plus avec celles de la société mère, elle peut être scindée afin qu’elle puisse dégager de la valeur pour ses actionnaires en tant qu’opération indépendante.

D’un point de vue pratique pour les actionnaires, une scission se produit en distribuant 100% de participation dans cette nouvelle entreprise sous forme de dividende en actions aux actionnaires de la firme déjà en place. L’entreprise existante peut également offrir à ses actionnaires une réduction pour échanger leurs actions de la société mère contre des actions de la scission. Par exemple, un investisseur pourrait échanger 100 $ des actions de la société mère contre 110 $ des actions de la scission. Les « spin-offs » ont tendance à augmenter les rendements pour les actionnaires sur le long terme puisque les entreprises nouvellement indépendantes peuvent mieux se concentrer sur leurs produits ou services spécifiques.

Or, le jour même de la scission, il faut savoir que lorsque l’entreprise scindée (l’entreprise « mère ») ouvrira le matin de la scission, le cours de l’action de la société mère baissera de la valeur égale à celle de la nouvelle société, désormais séparée de la société mère. De plus, en temps normal, la valeur perdue sera reflétée dans le cours de l’action de la nouvelle société.

En somme, si vous vivez un jour une scission, vous devrez alors décider quoi faire des deux actions. Naturellement, vous pouvez conserver les actions des deux sociétés ou décider de vendre l’une ou l’autre. En revanche, il est important de noter que les deux sociétés se doivent d’être évaluées sur le potentiel d’investissement de chacune.

Les États-Unis officiellement en récession

Jeudi matin, nous apprenions officiellement que l’économie américaine avait subi sa plus forte contraction depuis les années 1940 au deuxième trimestre, avec un produit intérieur brut qui a reculé de 9,5% au deuxième trimestre par rapport au premier, une baisse qui équivaut à un rythme annualisé de 32,9%.

Il s’agit de la plus forte baisse annualisée des enregistrements trimestriels depuis 1947, mais celle-ci se compare favorablement aux estimations des analystes qui visaient une contraction de 34,5%. De plus, les dépenses individuelles, qui représentent environ les deux tiers du PIB, ont chuté de 34,6% en rythme annualisé, ce qui est également le plus élevé jamais enregistré.

Or, il est important de noter que les données présentées ci-haut sont sorties en deçà des attentes des analystes. Ces derniers s’attendant à une baisse de -34.7%. Pour établir l’importance de la baisse que nous venons de vivre, je vous invite à jeter un coup d’œil au graphique ci-bas :

En revanche, bien que ces chiffres semblent alarmants, il faut se rappeler que nous vivons actuellement une période où la Réserve fédérale américaine est prête à tout pour supporter les marchés. D’ailleurs, elle l’a encore mentionné mercredi lors de la rencontre du comité de la Réserve fédérale. Ce soulignement de leur intention de stimuler vient supporter la thèse haussière sur les marchés américains.

Finalement, le revenu personnel a également grimpé en flèche, en grande partie grâce aux paiements faits par le gouvernement associé à la pandémie de coronavirus. Le revenu personnel en dollars courants a été multiplié par plus de six pour atteindre 1,39 billion de dollars, tandis que le revenu personnel disponible a grimpé de 42,1% à 1,53 billion de dollars.

Par Nicolas Gauthier, B.A.A. profil Finance et contributeur chez DayTrader Canada

Sources :

https://www.investopedia.com/articles/trading/05/020305.asp
https://daytradercanada.com/billet-boursier/quelle-sera-la-future-forme-denergie/
https://www.investopedia.com/investing/alternative-energy-stocks/
https://www.barchart.com/etfs-funds/quotes/XLU/constituents
https://www.investopedia.com/terms/s/spinoff.asp
https://finance.zacks.com/effect-spinoff-stock-price-7729.html#:~:text=Share%20Value%20Drop,price%20of%20the%20new%20company.
https://www.investopedia.com/ask/answers/032415/how-do-spinoffs-impact-investors-both-parent-and-subsidiary-companies.asp
https://www.investopedia.com/articles/stocks/09/parents-and-spinoffs.asp
https://www.bloomberg.com/news/articles/2020-07-30/u-s-economy-shrinks-at-record-32-9-pace-in-second-quarter
https://www.marketwatch.com/story/us-gdp-likely-sank-a-record-35-in-the-2nd-quarter-after-coronavirus-ravaged-the-economy-2020-07-29
https://www.cnbc.com/2020/07/30/us-gdp-q2-2020-first-reading.html

Avis et déclaration:

L’auteur de ce billet déclare ne détenir aucune position dans les titres mentionnés et de ne pas avoir l’intention d’initier une position dans les 72 prochaines heures. Cet article est une opinion et ne doit en aucun temps être considéré comme un conseil en investissement.

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