Nouvelles plateformes transactionnelles sans commission: où est l’arnaque?

Nouvelles plateformes transactionnelles sans commission: où est l’arnaque?

Depuis l’annonce de la mise en place de plateformes transactionnelles libre de commissions, de nombreux clients et lecteurs m’ont demandé : où est l’arnaque? Comment les entreprises vont faire pour arriver?

Puisque, comme vous le savez, il n’existe rien de réellement gratuit en ce bas monde, ces deux questions sont totalement légitimes. Tout d’abord, il ne faut pas oublier que ce ne sont que les commissions qui sont enlevées dans la majorité des cas. Ainsi, les frais pour conversion de devises, les frais administratifs de maintien de compte annuel, les frais de dépôts et retraits, les frais de marge sont conservés. Enfin, de nombreuses institutions offrent également des « fonds maison » sur lesquels ils génèrent des commissions.

Or, certaines stratégies pour générer du revenu de ces services sont méconnues du grand public. En effet, les institutions financières sont maintenant plus créatives que dans le passé, alors qu’elles réussissent maintenant à générer une fortune grâce aux encaisses non utilisées des comptes de leurs clients. En effet, elles peuvent l’utiliser pour, entre autres, le prêter à quelqu’un d’autre via son compte sur marge, ce qui rapporte de bons intérêts.

Aussi après avoir prêté votre encaisse, les institutions financières s’en prennent à vos titres en portefeuille en les louant aux vendeurs à découvert, dégageant d’autres frais à ces derniers, et créant une source de revenu additionnel du même coup.

Finalement, une manière quelque peu controversée de générer des revenus lorsqu’aucune commission n’est dégagée de chaque transaction est appelée est français la « rémunération pour acheminer les ordres des clients à un teneur de marché donnée » ou en anglais « payment for order flow ». Ce système de rémunération consiste simplement à recueillir des redevances sur chaque ordre « vendu » à un mainteneur de marché quelconque. Or, la raison pour laquelle cette manière de faire est controversée, est qu’elle retire de la liquidité sur les marchés, donc augmente l’écart entre le cours acheteur et vendeur. Cette augmentation du cours acheteur et vendeur défavorise l’investisseur, puisqu’il se trouve à payer plus cher pour le même produit financier qu’il transige. Finalement, cette augmentation du cours acheteur et vendeur favorise énormément les mainteneurs de marchés, puisqu’ils tirent en partie leur rémunération de cet écart. En somme, cette technique n’est pas utilisée par tous les courtiers. Certains, tels que Robinhood, l’utilisent ouvertement, alors qu’Interactive Brokers se fait un honneur de ne jamais utiliser cette méthode dans le but de toujours offrir le meilleur prix à ses clients.

En somme, il ne faut jamais oublier qu’à partir du moment où vous ne payez plus pour un produit, vous devenez le produit. Dans le cas ici, à travers le prêt de votre encaisse, de vos actions pour la vente à découvert et par les redevances amenées par les « payment for order flow ».

 

Certains supporteurs de Libra quittent le bateau

C’est en juin dernier que Facebook (NASDAQ : FB) annonçait, supporté de 28 contributeurs, adhérents et supporteurs qu’elle prévoyait lancer sa propre cryptomonnaie dans les mois à suivre. Cependant, ces projections devront être revues.

Ainsi, nous apprenions la semaine dernière que certains gros joueurs, tels que Visa, MasterCard, Stripe, eBay et PayPal avaient quittés l’équipe. Cela voit donc le nombre d’appuis au projet réduit à 21. Parmi ces 21 membres, nous pouvons compter sur des entreprises connues comme Uber(NYSE : UBER) , Lyft (NASDAQ : LYFT) , Spotify (NYSE : SPOT). Cependant, avec le retrait de PayPal (NASDAQ : PYPL), Visa (NYSE : V) , Stripe,  et MasterCard (NYSE : MA), le seul fournisseur de paiement maintenant impliqué est PayU, une fintech des Pays-Bas qui fournit une technologie de paiement aux marchands en ligne.

D’un point de vue plus positif, lundi, les 21 membres restants se sont réunis à Genève en Suisse pour signer la charte de l’association Libra, qui régira la cryptomonnaie. Le conseil d’administration se composera de cinq personnes, dont David Marcus, responsable du projet pour Facebook, et de représentants d’Andreessen Horowitz, de PayU, de Kiva Microfunds et de Xapo Holdings.

Cette réunion était d’une importance capitale, alors que le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, s’adressera aux législateurs américains la semaine prochaine pour défendre le projet lors d’une audition devant le comité des services financiers de la Chambre des représentants des États-Unis. Le ton se veut déjà restrictif, alors que plusieurs membres du comité des services financiers ont demandé à Facebook de reporter ses plans jusqu’à la mise en place de mécanismes de réglementation appropriés. Cette audition sera à suivre attentivement pour les passionnés de cryptomonnaies, particulièrement puisque le soutien américain est essentiel à la réussite du projet. En effet, certains pays, dont la France et l’Allemagne ont déjà annoncé qu’ils prévoyaient bloquer le projet. D’ailleurs, l’équipe de DTC en discutera assurément à travers sa salle de négociation en direct!

L’autre côté de l’océan, en Chine, les choses vont bien du côté de la création de leur cryptomonnaie basée sur le Yuan. D’ailleurs, les choses vont tellement bien, que, selon  Messieurs Mark Mahaney et Zachary Schwartzman, deux analystes de RBC, «Si les régulateurs américains rejettent finalement le Libra et décident de ne pas créer et modifier la réglementation pour encourager l’innovation « Crypto » aux États-Unis, la [monnaie nationale de la banque centrale] en Chine pourrait occuper une position stratégique pour devenir la monnaie numérique mondiale des économies émergentes, principalement via Alipay, WeChat, UnionPay et d’autres applications de messagerie et de paiement chinoises ».

En somme, il sera intéressant de suivre le déroulement de ces auditions, et, dans le cas où l’argument de la Chine serait mentionné, si le coloré Président américain pourrait s’en mêler!

 

Lancement des résultats financiers cette semaine

Le début de la semaine s’est soldé par une importante hausse, alors que le début de la saison des résultats financiers a débuté en force. Ainsi, d’importants joueurs, tels que la banque JP Morgan Chase (NYSE : JPM), United Health (NYSE : UNH) et Johnson & Johnson (NYSE : JNJ) ont tous excédé les attentes des analystes, diminuant du même coup les inquiétudes concernant l’impact de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

Or, mercredi, une donnée économique négative est venue brouiller les cartes. Ainsi, les ventes au détail américaines ont chuté pour la première fois en sept mois, faisant craindre qu’un ralentissement du secteur manufacturier américain ne commence à se répercuter sur le secteur de la consommation de l’économie. De ce fait, plutôt que d’augmenter de 0,3% sur un mois comme prévu, ils se sont en réalité contractés de 0,3%, le rapport mettant en relief une faiblesse de la consommation généralisée. Enfin, seules cinq des 13 principales catégories figurant dans le rapport ont connu une augmentation, à savoir les meubles, la santé, les vêtements, les articles divers et les boissons. Les véhicules automobiles / pièces automobiles ont chuté de 0,9%, les ventes des stations-service ont chuté de 0,7%, les matériaux de construction ont chuté de 1% et les ventes des grands magasins ont chuté de 1,4%. Cette nouvelle a créé une pause de la hausse qui s’est lancée mardi matin, le S&P500 en baisse de -0.16%.

Jeudi, bien que la journée semblât bien partie, le secteur des technologies a mis fin à la fête. En effet, après un bond vers le haut de 6.36% Netflix (NASDAQ : NFLX), la compagnie a perdu plus de la moitié de son élan, terminant la journée autour de 3%. Même scénario pour la banque Morgan Stanley (NYSE : MS), qui était en hausse de 3.69% à l’ouverture, pour finir la journée avec seulement 2% de hausse. Le reste des marchés étant généralement au repos, la journée s’est conclue dans le calme, les indices au neutre.

En somme, dans l’ensemble, la saison des résultats des entreprises est bien partie. Selon FactSet, plus de 76% des entreprises faisant partie du S&P 500 ayant publié des rapports ont dépassé les attentes de leurs analystes en matière de bénéfices.

Par Nicolas Gauthier, B.A.A. profil Finance et contributeur chez DayTrader Canada

 

Sources :

https://www.cnbc.com/2019/10/17/stock-market-economic-data-trade-war-fears-in-focus-on-wall-street.html

https://think.ing.com/snaps/us-consumer-slowdown-fears-spread/

https://www.cnbc.com/2019/10/16/us-retail-sales-september-2019.html

https://www.cnbc.com/2019/10/15/earnings-season-gets-off-to-a-great-start-with-only-two-misses.html

https://www.investopedia.com/schwab-cuts-base-commissions-to-zero-4772028

https://www.investopedia.com/the-race-to-zero-speeds-up-4771447

https://www.marketwatch.com/story/fidelity-cuts-fees-to-0-as-it-jumps-on-zero-commission-bandwagon-2019-10-10

https://daytradercanada.com/billet-boursier-apercu/la-fin-des-commissions-dans-le-monde-du-courtage-en-ligne/

https://www.reuters.com/article/us-usa-banks-results-idUSKBN1WU2BI?utm_campaign=trueAnthem%3A+Trending+Content&utm_content=5da60a7d594d1700014c6967&utm_medium=trueAnthem&utm_source=facebook&fbclid=IwAR1dXm67phI4tppc_L-TnM0Jrib3p7exvJTEkqF87lEkgw7Yu8mo6zaqoe0

 

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