Enfin une ligne directrice pour 2022

Par Olivier Gélinas, Analyste Financier, Contributeur pour DayTrader Canada

 

Les différentes instances gouvernementales au Canada et aux États-Unis se sont prononcées sur ce que 2022 avait en réserve pour les investisseurs. Des hausses de taux et des rachats d’obligations dégressifs. Des nouvelles qui en ont soulagé plusieurs la semaine dernière alors que les marchés baignent dans l’incertitude depuis des mois. Le feu ardent du marché immobilier devrait se calmer et ralentir les niveaux de dettes alarmant des consommateurs.

 

Faisons d’abord le point sur où se trouve les marchés et l’économie après 2 ans de pandémie. Les différentes mesures sanitaires ont d’abord poussé les travailleurs à se replier dans le confort de leur maison afin de continuer leurs prestations de service. Certains n’ont pas eu la chance de pouvoir travailler à distance, voyant leur poste temporairement suspendu ou même coupé tout simplement. L’aide gouvernementale est venue pallier à ce manque soudain de liquidités dans les foyers, offrant un soulagement monétaire de longue durée sans le moindre tracas ou effort.

 

Après avoir essuyé un revers de 20 à 40%, les marchés ont repris de plus belle avec les actions de compagnies technologiques menant ce rallye. Les taux directeurs ont été diminués, voir, mis au plancher, afin de laisser une certaine latitude aux ménages d’effectuer l’achat de propriété et ainsi continuer de stimuler l’économie. En suivra donc la situation qui est bien connue de tous, soit la montée ahurissante des prix des propriétés, maintenant favorisées à l’égard des appartements ou condominiums en plein centre-ville, ou du moins, ce qui en reste.

 

Avance rapide au 14 décembre 2021. La Réserve Fédérale américaine annonce une montée des taux d’intérêt dès 2022. M. Powell annonça également une diminution progressive des rachats d’obligations, ou tapering en anglais, qui servait principalement de support artificiel pour le marché afin de maintenir les taux long terme au plancher. Ce faisant, les taux frôlaient le 0% dès mars 2020. Il pourrait y avoir jusqu’à 3 hausses de taux au niveau Américain, ce qui aura fait l’affaire de plusieurs investisseurs.

 

Plusieurs éléments ont été notés lors de l’annonce de M. Powell la semaine dernière. Le qualificatif « transitoire » a été retiré lorsque l’inflation était discutée. L’évaluation des actifs a été reconnue comme étant trop élevée dans le marché. Le taux de chômage progresse dans la bonne direction, sans toutefois être parfait pour autant. Et, bien entendu, la hausse de taux, qui était elle-même attendue depuis plusieurs mois déjà. Le S&P 500 progressa de 1.63%, le Nasdaq aura pris 2.15% et le Dow Jones Industrial ajouta 1.1%. Une des raisons citées pour expliquer ce mouvement sur les marchés est assez simple. L’incertitude commence enfin à se dissiper. Plusieurs qualifient ces annonces de tentatives afin d’empêcher différents feux de se propager sur les marchés, entre autres l’immobilier. Les grandes corporations peuvent donc peaufiner leur plan stratégique de 2022 et se concentrer sur leurs activités primaires plutôt que d’attendre dans l’inconnu.

 

De ce côté-ci de la frontière, la Banque du Canada donne le même son de cloche. L’immobilier est à un niveau critique et l’endettement des ménages est devenu trop facile face au financement « trop peu cher ». Le taux demeure pour le moment à 0.25%, mais devrait être relevé assez tôt en 2022 afin de donner le ton sur les marchés. Alors que les marchés monétaires estiment à 40% les chances d’une augmentation dès janvier, mars demeure le favori.

 

Il s’agit tout de même d’un message différent qui a été offert aux marchés la semaine dernière alors que l’intention initiale était d’attendre jusqu’à la moitié de 2022 avant de penser à une augmentation de taux. Ce changement soudain devient une réponse aux différentes problématiques, tout comme nos voisins du sud. Les économistes sont d’avis que les liquidités sur le marché sont suffisantes pour encaisser des hausses de taux plus tôt qu’initialement prévu.

 

Le nouveau variant Omicron, qui fait présentement ravage un peu partout, ne semble pas inquiéter les économistes sur les plans de la Banque du Canada. Tiff Macklem, le gouverneur de la Banque du Canada, veut s’attaquer au problème inflationniste auquel le pays fait face et n’est sous aucune illusion que la situation n’est plus temporaire. Toutefois, l’intention de la Banque est de se recentrer vers la cible d’inflation sans pour autant étouffer le momentum de la récupération de l’économie canadienne.

 

Un court clin d’œil à la Banque d’Angleterre qui est devenu la première banque d’importance mondiale à remonter ses taux d’intérêt jeudi dernier. Il s’agit de la première hausse de taux en 3 ans, ciblant également la hausse des prix généralisée. Les derniers chiffres sur l’inflation dépassent la barre des 5%, avec des estimations pouvant atteindre les 6% pour les mois à venir. L’impact réel sur l’inflation demeure minime, mais se voit tout de même être un pas dans la bonne direction.

 

 

Alors que les remontées hâtives des taux d’intérêt devraient être perçues négativement, le marché semblait en avoir assez de l’incertitude dans leur quotidien. Il est vrai que d’augmenter les taux aura pour effet de garder certains acheteurs sur les lignes de côté ou potentiellement de forcer la main de certains en vendant certains actifs. Il faut toutefois garder en tête que si une ou deux hausses sont suffisantes pour en déstabiliser certains, il s’agit peut-être d’un signe que le risque pris dans ces derniers mois était trop grand pour la capacité réelle desdits individus.

 

Quoi qu’il en soit, nous devrions commencer 2022 avec des annonces intéressantes et, avec un peu de chance, celles-ci aideront la progression et la récupération de l’économie. Il va de soi que de nouvelles opportunités devraient atterrir sur les marchés avec ces changements et le flair des investisseurs sera de mise afin d’en prendre avantage.

 

 

Sources : 

https://financialpost.com/news/economy/despite-omicron-bank-of-canada-likely-to-signal-earlier-rate-hikes-possible

https://www.cbc.ca/news/business/powell-canada-rates-column-don-pittis-1.6286628

https://www.cnbc.com/2021/12/15/follow-along-to-real-time-updates-of-the-big-fed-decision-and-powells-press-conference.html

https://financialpost.com/news/economy/fed-sees-three-interest-rate-hikes-in-2022-as-inflation-fight-begins-2

https://www.cnbc.com/2021/12/14/stock-futures-are-flat-ahead-of-key-fed-decision-.html

 

L’auteur de ce billet déclare ne détenir aucune position dans les titres mentionnés ni avoir l’intention d’initier de positions dans les 72 prochaines heures. Cet article est une opinion et ne doit en aucun temps être considéré comme un conseil en investissement.

Le contenu de ce billet, les données financières et économiques incluant les cotes boursières ainsi que toutes analyses et interprétations de celles-ci sont fournies à titre d’information seulement et en aucun cas ne doivent être considérées comme étant une recommandation ou un conseil d’acheter, de vendre, de vendre à découvert ou poser tout autre acte envers toute valeur mobilière, tout instrument dérivé ou tout actif ou classe d’actif quelconque.

L’investissement autonome actif devrait être considéré comme une activité de nature spéculative qui peut comporter des risques importants pouvant entraîner des pertes significatives en capital. Un investisseur autonome actif se doit d’avoir une compréhension de sa tolérance au risque et de ses objectifs d’investissement avant de considérer l’investissement autonome actif comme activité.

DayTrader Canada et les membres de son équipe ainsi que les collaborateurs externes ne peuvent donner aucune garantie ni assurance que les transactions boursières effectuées par ses lecteurs ou clients seront profitables. De plus, les membres de l’équipe de DayTrader Canada, ses formateurs et les collaborateurs externes, ne donneront, en aucun cas durant des formations ou toutes autres activités, des recommandations d’achat ou de vente sur des instruments financiers en particulier.

DayTrader Canada, ses administrateurs, dirigeants, employés et mandataires ne seront aucunement responsables des dommages, pertes ou frais encourus à la suite de la mise en application des notions apprises dans ses formations et/ou de l’utilis

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *