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Revue hebdomadaire des marchés boursiers : entre incertitudes politiques, tensions commerciales et rebond technique

Introduction : une semaine sous haute tension sur les marchés boursiers

La semaine écoulée sur les marchés boursiers a été marquée par une volatilité extrême, reflet d’un climat d’incertitude alimenté par les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, les interventions politiques de Donald Trump, et des résultats d’entreprises contrastés. Entre la menace d’un limogeage du président de la Fed, la correction spectaculaire de l’or, la résilience des valeurs technologiques et la fébrilité des géants de la consommation, les marchés boursiers ont offert un condensé de tous les enjeux qui animent actuellement la finance mondiale. Retour sur une semaine où chaque jour a apporté son lot de rebondissements, d’opportunités et de risques.


Lundi noir : la nervosité sur les tarifs et la Fed secoue les marchés boursiers

Dès le début de la semaine, les marchés boursiers ont été frappés par une vague de ventes massives, principalement en raison des inquiétudes persistantes sur la guerre commerciale sino-américaine. L’annonce de Donald Trump, qui a multiplié les critiques publiques à l’encontre de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, a ajouté de l’huile sur le feu. Trump, allant jusqu’à qualifier Powell de « grand perdant » et de « Monsieur Trop Tard », a laissé planer la menace d’un limogeage, bien que légalement, le président américain ne dispose pas de ce pouvoir sans motif grave. En coulisses, ses conseillers cherchaient des moyens de contourner la loi, ce qui a accentué la nervosité des marchés boursiers, déjà fragilisés par la perspective de droits de douane toujours plus élevés.


Mardi : rebond technique et chasse aux aubaines

Après la débandade de lundi, les marchés boursiers ont connu un rebond technique mardi, porté par les chasseurs d’aubaines. Ce phénomène classique, où les investisseurs profitent de la baisse des cours pour se repositionner sur des titres jugés survendus, a permis de limiter la casse. Toutefois, l’incertitude restait palpable, les opérateurs restant suspendus aux prochaines annonces politiques et économiques.


Mercredi : Trump recule, les marchés boursiers respirent

Le point d’orgue de la semaine est survenu mercredi, lorsque Donald Trump a finalement renoncé à l’idée de limoger Jerome Powell, après avoir été averti par ses conseillers Scott Bessent et Howard Lutnick des conséquences juridiques et financières d’une telle décision. Les marchés boursiers, qui avaient déjà réagi négativement aux menaces de Trump, ont accueilli ce recul comme un soulagement, retrouvant un peu de stabilité. Cette séquence illustre à quel point la politique monétaire et la crédibilité des institutions restent des piliers essentiels pour la confiance des investisseurs sur les marchés boursiers.


L’or : de sommet historique à correction brutale

Parallèlement, le marché de l’or a connu une volatilité exceptionnelle. Après avoir franchi un sommet historique à 3 500 dollars l’once, l’or a subi sa plus forte correction depuis 2021, chutant de 3,6 % pour clôturer à 3 276,30 dollars. Ce plongeon s’explique par deux facteurs majeurs : d’une part, l’annonce de Trump de ne pas limoger Powell, qui a rassuré sur la stabilité de la politique monétaire américaine, et d’autre part, des signaux d’apaisement dans la guerre commerciale, avec des propos du secrétaire au Trésor évoquant une possible désescalade des tarifs douaniers. Ces éléments ont redonné confiance aux investisseurs, qui se sont alors détournés des valeurs refuges comme l’or pour revenir vers des actifs plus risqués, notamment les valeurs technologiques.

Malgré cette correction, l’or affiche encore une progression de près de 25 % depuis le début de l’année, tandis que l’argent progresse de 16 %. Certains analystes, comme ceux de JPMorgan, estiment que le rallye de l’or n’est pas terminé et que le métal jaune pourrait dépasser les 4 000 dollars l’once l’an prochain, dans un contexte de risques de récession, de droits de douane élevés et de tensions commerciales persistantes. Les marchés boursiers restent donc attentifs à l’évolution de l’or, qui demeure une valeur refuge incontournable en période d’incertitude.


Jeudi : la Chine dément tout progrès sur les négociations commerciales

Jeudi matin, nouveau rebondissement : la Chine a officiellement démenti les affirmations de Donald Trump selon lesquelles des négociations actives seraient en cours sur les droits de douane. Selon le porte-parole du ministère du Commerce chinois, toute suggestion de progrès est « aussi infondée que d’essayer d’attraper le vent ». Pékin insiste sur le fait qu’aucune discussion formelle n’a lieu, même si elle reste ouverte au dialogue, à condition que celui-ci se fasse dans le respect mutuel.

Actuellement, les États-Unis imposent des droits de douane de 145 % sur les produits chinois, tandis que la Chine a riposté avec des droits de 125 % sur les produits américains. Contrairement à d’autres pays qui ont obtenu un sursis de 90 jours pour négocier, la Chine n’a pas bénéficié de cette pause et a renforcé ses mesures de rétorsion, notamment en limitant l’exportation de terres rares et en déposant plusieurs plaintes à l’OMC. Malgré cette tension, Trump a affiché une volonté de dialogue, déclarant vouloir une relation harmonieuse avec Xi Jinping. Cette attitude ambivalente continue d’alimenter la volatilité sur les marchés boursiers.


Tesla : entre crise de confiance et espoirs technologiques

Impossible d’évoquer la semaine sans parler de Tesla et de son emblématique dirigeant, Elon Musk. Malgré une baisse de 20 % du chiffre d’affaires automobile et une chute de 71 % du bénéfice net, l’action Tesla a bondi de 8 % mercredi. Ce rebond s’explique par l’annonce de Musk, qui a promis de se recentrer sur Tesla et de réduire son implication auprès de Donald Trump à un ou deux jours par semaine. Les investisseurs ont accueilli favorablement cette décision, espérant que Musk pourra redresser la barre et restaurer la confiance dans la marque.

Cependant, la réputation de Tesla reste fragilisée par les prises de position politiques de Musk, son rôle de conseiller auprès de Trump et les nombreuses controverses qui l’entourent, allant jusqu’à des actes de vandalisme contre des concessions Tesla. Depuis son sommet en décembre, la valeur boursière de Tesla a été divisée par deux, soit une perte de plus de 500 milliards de dollars, principalement à cause des craintes liées à la réputation de la marque.

Pour redorer son blason, Tesla mise sur l’innovation, avec le lancement prochain d’une flotte de robotaxis à Austin, Texas, et le développement d’un modèle électrique abordable prévu pour 2025. Toutefois, la montée en cadence pourrait être plus lente que prévu, et l’entreprise reste exposée aux droits de douane sur les batteries importées de Chine. La situation de Tesla illustre parfaitement la manière dont les marchés boursiers réagissent aux annonces, aux innovations et aux controverses qui entourent les grandes entreprises technologiques.


Alphabet (Google) : des résultats solides malgré les vents contraires

Du côté des valeurs technologiques, Alphabet, la maison-mère de Google, a publié des résultats trimestriels largement supérieurs aux attentes, portés par la croissance de son activité cloud et la solidité de son moteur de recherche. Malgré l’impact des droits de douane et la concurrence croissante de l’intelligence artificielle générative, Alphabet a enregistré un bénéfice de 2,81 dollars par action pour un chiffre d’affaires de 90,23 milliards de dollars, dépassant largement les prévisions. Les revenus issus de la recherche Google ont atteint 50,7 milliards de dollars, tandis que le cloud a progressé à 12,26 milliards.

L’engagement autour des fonctionnalités d’IA, comme les « AI Overviews », qui comptent désormais 1,5 milliard d’utilisateurs mensuels, a également contribué à la performance du groupe. Les marchés boursiers ont salué ces résultats, l’action Alphabet progressant de plus de 3 % après la clôture, et entraînant dans son sillage d’autres valeurs technologiques comme Meta et Pinterest.


PepsiCo : la consommation sous pression, l’incertitude pèse sur les marchés boursiers

À l’inverse, PepsiCo a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices annuels, anticipant une hausse des coûts de production et une consommation en berne, dans un contexte d’incertitude liée à l’extension des droits de douane. Le groupe a enregistré son premier bénéfice trimestriel inférieur aux attentes depuis au moins cinq ans, ce qui a fait chuter son action de près de 2,5 %. Le PDG Ramon Laguarta a souligné que la volatilité et l’incertitude autour du commerce mondial allaient continuer à peser sur les coûts de la chaîne d’approvisionnement.

Pour limiter l’impact de la hausse des coûts, PepsiCo prévoit d’adapter ses sources d’approvisionnement et d’accélérer la transition vers des ingrédients plus naturels. Malgré tout, les analystes estiment que l’année s’annonce difficile pour les actionnaires, faute de catalyseur positif à court terme. Cette situation illustre la fragilité des marchés boursiers face aux incertitudes macroéconomiques et aux tensions commerciales.


Les indices boursiers américains : rebond rapide et volatilité en baisse

Malgré toutes ces incertitudes, les principaux indices boursiers américains ont enregistré une solide performance hebdomadaire. Le S&P 500, qui frôlait il y a deux semaines le seuil du bear market, a rebondi de 10 % en seulement douze séances, sortant ainsi de la zone de correction. Ce retournement rapide s’explique par l’apaisement des tensions commerciales et des discussions sur les droits de douane, qui ont redonné confiance aux investisseurs.

Le S&P 500 a progressé de 3,8 % sur la semaine, tandis que le Nasdaq et le Dow Jones s’apprêtaient à gagner respectivement 5,4 % et 2,4 %. La volatilité a nettement diminué, atteignant son plus bas niveau depuis début avril. Toutefois, certains titres comme Intel et T-Mobile ont souffert de résultats décevants, rappelant que la prudence reste de mise sur les marchés boursiers.


Conclusion : marchés boursiers, entre espoirs et incertitudes

En résumé, la semaine a été riche en rebondissements sur les marchés boursiers, entre tensions politiques, incertitudes commerciales et résultats d’entreprises contrastés. Si l’appétit pour le risque semble de retour, la prudence reste de mise, tant les marchés boursiers demeurent sensibles aux annonces politiques et aux évolutions macroéconomiques. Les investisseurs devront rester vigilants face à la volatilité et aux risques qui persistent, tout en sachant saisir les opportunités offertes par les mouvements rapides des marchés boursiers.

Pour les semaines à venir, l’évolution des négociations commerciales, la politique monétaire américaine et les résultats des entreprises continueront d’être scrutés de près par les acteurs des marchés boursiers. Plus que jamais, l’agilité et les stratégies de couverture seront les clés pour naviguer dans cet environnement complexe et incertain.

Source :

https://www.reuters.com/markets/commodities/gold-maintains-record-rally-following-trumps-criticism-fed-chief-2025-04-22

https://www.ctvnews.ca/world/trumps-tariffs/article/china-says-there-are-no-negotiations-with-the-us-over-tariffs

https://www.cnbc.com/2025/04/22/tesla-ceo-elon-musk-says-time-he-spends-on-doge-will-drop-significantly-next-month.html

https://www.cbc.ca/news/business/tesla-musk-doge-1.7516138

https://www.streetinsider.com/Reuters/Wall+Street+futures+edge+lower+as+tariff+uncertainty+lingers%3B+Alphabet+jumps/24685978.html

https://www.streetinsider.com/Earnings/PepsiCo+cuts+annual+profit+forecast+as+tariffs+set+to+drive+up+costs/24678285.html

https://www.streetinsider.com/Earnings/Alphabet+delivers+blowout+Q1+earnings+on+strength+in+search%2C+cloud+units/24684675.html

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