Le marché immobilier se resserre aux États-Unis

Le marché immobilier se resserre aux États-Unis

Lundi, JP Morgan Chase (NYSE :JPM), le plus grand prêteur du pays en termes d’actifs, a confirmé qu’il resserrait cette semaine les normes d’emprunt pour la plupart des nouveaux prêts immobiliers alors que la banque prend des mesures pour atténuer le risque de prêt résultant de la nouvelle perturbation due à la COVID-19.

De ce fait, à partir de mardi, les clients qui demandent une nouvelle hypothèque devront avoir un pointage de crédit d’au moins 700 et devront verser un acompte égal à 20% de la valeur de leur maison.
Ce changement met en évidence la façon dont les banques changent rapidement de perspective pour répondre à l’assombrissement des perspectives économiques américaines et au stress sur le marché du logement, après que des mesures pour contenir le virus aillent mis 16 millions d’Américains au chômage et, possiblement, plongera les États-Unis en récession.

Selon Amy Bonitatibus, directrice marketing de l’activité de crédit immobilier de JP Morgan Chase : « En raison de l’incertitude économique, nous apportons des changements temporaires qui nous permettront de nous concentrer davantage sur le service à nos clients existants ».

Du point de vue de la banque, ces changements devraient aider JP Morgan à réduire son exposition aux emprunteurs qui perdent leur emploi de manière inattendue, subissent une baisse de salaire ou dont les biens immobiliers perdent de la valeur. La banque a déclaré que le changement libérerait également du personnel pour gérer une augmentation des demandes de refinancement hypothécaire, qui prennent plus de temps à traiter en raison du personnel travaillant à la maison et de la fermeture des entreprises non essentielles.

D’ailleurs, les demandes de refinancement ont atteint leur plus haut niveau en plus d’une décennie le mois dernier, les taux moyens des prêts hypothécaires à taux fixe sur 30 ans, le prêt immobilier le plus populaire, ayant chuté à des niveaux presque records, selon les données de la Mortgage Bankers Association (MBA).

En somme, tel que l’on a pu voir lors de la sortie des résultats financiers des autres Banques américaines cette semaine, les resserrements hypothécaires et l’augmentation des réserves pour mauvaise créance semblent être la norme, ce qui indique que les banques deviennent de plus en plus frileuses en ce qui concerne les prévisions économiques des prochains mois.

 

Coupe record de la production de pétrole: trop peu, trop tard?

Dimanche dernier, le groupe des pays responsables de l’exportation du pétrole à travers le monde, connu sous le nom d’OPEP +, s’est finalement entendu pour couper la production de 9.7 millions de barils par jours. Ainsi, la coupe débutera le 1er mai et se poursuivra jusqu’à la fin juin. Les coupes se réduiront ensuite à 7,7 millions de barils par jour de juillet à fin 2020, et à 5,8 millions de barils par jour de janvier 2021 à avril 2022. Le groupe de 23 pays se réunira à nouveau le 10 juin pour déterminer si de nouvelles mesures sont nécessaires.

Bien que le cours du pétrole ait explosé de 6% à l’ouverture des contrats à terme dimanche soir, la réalité est venue rattraper la commodité assez vite, alors que l’expression « trop peu, trop tard » était sur toutes les lèvres. En effet, après avoir clôturé la journée de lundi avec un maigre 0.90% de hausse, mardi, le prix du pétrole brut se négociait encore une fois en baisse de -2.41%. Tel que démontré dans le graphique ci-dessous, la commodité n’a pas été en mesure de traverser sa zone de résistance située aux alentours de 31$.

La cause de cette baisse est principalement attribuable au fait que de nombreux analystes entrevoient une chute beaucoup plus brutale de la demande mondiale que la coupe qui a été livrée dimanche. Selon les estimations de Reuters datant du 31 mars dernier, la demande de pétrole pourrait chuter de plus de 30 millions de barils par jour en avril, soit environ un tiers de la consommation quotidienne mondiale de pétrole. On se rappelle, la coupe de dimanche dernier est de 9.7 millions de barils par jours, n’épongeant même pas le tiers de la chute prévue par les analystes de Reuters.

On comprend bien avec des notions d’offres et de demande de base que, si l’OPEC+ ne coupe pas davantage sa production, le prix du pétrole n’est pas près de remonter. D’ailleurs, d’un point de vue graphique, il ne serait pas surprenant de voir la valeur de l’or noir retourner toucher son bas aux alentours de 20$.

Malheureusement, les déboires du pétrole ont un impact direct sur notre économie nationale, la commodité et la monnaie canadienne étant très fortement corrélées. En effet, ce seul produit représente une part très importante des exports du pays.

Bref, il sera intéressant d’observer la réaction de l’OPEC+ à cette absence de positivisme dans la commodité, et l’effet à long terme que cette mauvaise passe du baril de pétrole aura sur l’économie canadienne.

 

Le « halving » du Bitcoin et ce que cela signifie

Tous les quatre ans environ, la récompense accordée aux mineurs de Bitcoin pour le traitement d’un bloc de transaction est réduite de moitié, suite à un événement qu’on appelle un « halving ». De ce fait, cela réduit de moitié la vitesse à laquelle un nouveau Bitcoin est mis en circulation. C’est la façon utilisée par Bitcoin pour créer une sorte d’inflation synthétique, qui se dissipe lentement jusqu’à ce que tous les Bitcoins soient libérés et en circulation.

La réduction de moitié est importante, car elle marque une autre étape dans la diminution de l’offre de Bitcoin. En effet, il ne faut pas oublier qu’il n’existe que 21 millions de Bitcoins. Au moment d’écrire ces lignes, 18 326 337,5 Bitcoins étaient en circulation, ce qui ne laissait plus que 2 673 662.5 unités à miner. De cette façon, avec des notions d’offre et de demande élémentaires, on comprend bien que si l’offre diminue drastiquement et que la demande reste la même ou augmente, le prix pourrait fortement augmenter.

En termes de chiffres exacts, en 2009, la récompense pour chaque bloc de la chaîne exploitée était de 50 Bitcoins. Après le premier « halving », elle était de 25, puis de 12,5, et maintenant ce sera 6,25 Bitcoins par bloc. Pour mettre cela dans un autre contexte, imaginez si la quantité d’or extraite de la terre a été réduite de moitié tous les quatre ans. Voici un graphique illustrant cela :

Dans le but de bien comprendre les effets d’un « halving », regardons dans le passé, lors des derniers « halving » l’évolution du prix du bitcoin. La première réduction de moitié, survenue en novembre 2012, a vu une augmentation du prix près de 7800%. Le prix du Bitcoin ayant passé d’environ 12$ en novembre 2012, à 950$ un an plus tard, le 25 novembre 2013.

La seconde réduction de moitié, survenue en juillet 2016, a vu une augmentation du prix de près de 2977%. Le prix du Bitcoin ayant passé d’environ 650$ en juillet 2016, à 20 000$ un an plus tard, le 16 décembre 2017. Le prix a ensuite chuté au cours de l’année suivante, passant de ce pic à environ 3 200 $, un prix encore plus élevé que son prix d’avant le « halving ».

En revanche, un élément négatif vient jouer contre le « halving » actuel et c’est sa popularité. En effet, certains soutiennent qu’étant donné la prévisibilité, il est peu probable que cette modification du taux de minage de bloc change le prix. Ainsi, il est possible que si suffisamment de personnes connaissent la réduction de moitié à l’avance, elles achèteront du bitcoin en prévision, faisant monter le prix avant la réduction de moitié plutôt qu’après. C’est ce que certains veulent dire lorsqu’ils soutiennent que la réduction de moitié est « escomptée » dans les marchés. Cependant, il est important de noter que cet aspect est purement spéculatif.

En somme, il s’agit d’un événement qui fera beaucoup parler dans les prochaines semaines, et qui a indubitablement un important impact sur le cours de la cryptomonnaie. Du plus, bien que certains affirment que le prochain « halving » est déjà escompté dans le prix, n’est-il pas tentant de prendre une position, aussi légère soit-elle, uniquement dans un objectif de diversification en ces temps de crise?

Par Nicolas Gauthier, B.A.A. profil Finance et contributeur chez DayTrader Canada

 

Sources :
https://www.buybitcoinworldwide.com/fr/combien-de-bitcoins/
https://www.coindesk.com/bitcoin-halving-explainer
https://www.investopedia.com/tech/cryptocurrency-this-week/
https://www.cnbc.com/2020/04/12/opec-and-allies-finalize-record-oil-production-cut-after-days-of-discussion.html
https://www.cnbc.com/2020/04/11/jpmorgan-chase-to-raise-mortgage-borrowing-standards-as-economic-outlook-darkens.html
https://www.usatoday.com/story/money/2020/04/13/dow-crude-slides-opec-oil-production-cut/2981339001/
https://seekingalpha.com/news/3560005-crude-prices-pull-back-from-earlier-gains-output-deal-too-little-too-late
https://markets.businessinsider.com/commodities/news/oil-price-coronavirus-demand-hit-overshadows-opec-cuts-allies-deal-2020-4-1029089634
https://www.usnews.com/news/top-news/articles/2020-04-11/exclusive-jpmorgan-chase-to-raise-mortgage-borrowing-standards-as-economic-outlook-darkens

 

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