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17 octobre 2024 – Pourquoi Amazon investit dans le nucléaire modulaire ? Depuis plusieurs années, les géants de la tech tels qu’Amazon, Google et Microsoft multiplient les initiatives pour verdir leurs opérations. Au-delà des investissements dans le solaire et l’éolien, une nouvelle tendance émerge : le recours à l’énergie nucléaire via des petits réacteurs modulaires (Small Modular Reactors – SMR). Cette stratégie vise non seulement à répondre à la demande croissante d’électricité pour les centres de données et les applications d’intelligence artificielle (IA), mais aussi à respecter leurs engagements de réduction d’émissions de carbone. C’est ce qui pousse Amazon investit dans le nucléaire modulaire.
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Pourquoi les Big Tech misent sur l’énergie nucléaire ?
Les centres de données, moteurs des services numériques et du développement de l’IA, consomment d’énormes quantités d’énergie. En 2026, la consommation totale d’électricité des centres de données pourrait dépasser 1 000 térawattheures, soit plus du double de celle enregistrée en 2022, selon l’Agence Internationale de l’Énergie. Face à cette explosion de la demande, les entreprises comme Amazon et Google se heurtent aux limites des énergies renouvelables intermittentes (éolien, solaire) qui ne peuvent garantir une alimentation continue. Le nucléaire, qui fonctionne 24 heures sur 24 sans émettre de gaz à effet de serre, apparaît ainsi comme une solution idéale pour répondre à leurs besoins énergétiques et environnementaux.

Kevin Miller, vice-président d’Amazon Web Services, souligne l’importance de cette transition :
« L’IA provoque une augmentation significative des besoins énergétiques, et le nucléaire avancé est essentiel pour répondre à cette demande de manière durable. » C’est donc la raison qui explique pourquoi Amazon investit dans le nucléaire modulaire.
Les initiatives en cours : Amazon et Google en tête
Amazon a annoncé plusieurs projets ambitieux visant à intégrer des réacteurs modulaires dans son mix énergétique. La société collabore avec Dominion Energy pour envisager la construction d’un SMR près de la centrale de North Anna, en Virginie. En parallèle, elle investit dans le développement de réacteurs par X-energy et travaille avec Energy Northwest pour implanter quatre réacteurs dans l’État de Washington. Ces projets visent à générer plus de 5 000 mégawatts (MW) d’énergie d’ici la fin des années 2030.
De son côté, Google a signé un accord avec Kairos Power pour développer des SMR qui devraient être opérationnels dès 2030. L’objectif est de générer 500 MW d’électricité supplémentaires d’ici 2035, répondant à la croissance des besoins énergétiques de l’entreprise, qui a consommé 24 térawattheures en 2022.
Les défis et opportunités du nucléaire modulaire
Les SMR offrent des avantages majeurs : une construction plus rapide et moins coûteuse que les réacteurs traditionnels, une empreinte réduite et une capacité à s’adapter aux besoins locaux. Toutefois, plusieurs obstacles restent à surmonter. Aucun SMR n’est encore en service aux États-Unis, et l’autorisation de la Commission de Réglementation Nucléaire (NRC) reste un processus long et complexe. Par ailleurs, certains critiques estiment que les SMR seront trop coûteux pour atteindre une échelle rentable.
D’autres défis concernent la gestion des déchets radioactifs, dont le stockage à long terme n’a pas encore été pleinement résolu. Malgré ces incertitudes, l’enthousiasme croissant des Big Tech pour le nucléaire pourrait marquer un tournant décisif. Le soutien financier de ces entreprises pourrait accélérer le déploiement de cette technologie et encourager l’innovation dans le secteur.
Un pari stratégique pour l’avenir énergétique nucléaire
L’adoption du nucléaire par les géants technologiques reflète une volonté de sécuriser leur approvisionnement énergétique tout en réduisant leur empreinte carbone. Amazon et Google ont déjà atteint des objectifs ambitieux en matière d’énergie renouvelable, mais ces efforts ne suffisent plus face à la demande exponentielle. Amazon, par exemple, a récemment atteint un taux de 100 % d’énergie renouvelable équivalente à sa consommation mondiale. Toutefois, cela ne signifie pas que toutes ses opérations sont directement alimentées par des sources renouvelables en temps réel, ce qui rend la transition vers le nucléaire d’autant plus pertinente.
L’investissement d’Amazon dans X-energy et ses partenariats avec Dominion Energy et Energy Northwest montrent que l’entreprise veut jouer un rôle de pionnier dans cette nouvelle ère énergétique. De la même manière, Microsoft a récemment conclu un accord avec Constellation Energy pour relancer une unité de la centrale de Three Mile Island, illustrant la convergence des Big Tech vers l’énergie nucléaire.
Les perspectives : un modèle à suivre ?
Si ces projets réussissent, ils pourraient transformer le paysage énergétique mondial. La collaboration entre les entreprises technologiques et le secteur nucléaire pourrait inciter d’autres industries à emboîter le pas et à investir dans les SMR. Comme le souligne Jacopo Buongiorno, professeur à l’Institut de Technologie du Massachusetts (MIT), il faudra des clients prêts à payer une prime initiale pour la fiabilité et la durabilité du nucléaire avant que cette technologie ne devienne plus accessible.
Cependant, la route vers une adoption massive reste semée d’embûches. Les délais de construction et le coût élevé des projets nucléaires peuvent décourager certains investisseurs. De plus, une dépendance excessive à cette technologie pourrait poser des risques si les régulateurs ne parviennent pas à suivre le rythme du développement.
Titres en énergie nucléaire à surveiller
La nouvelle d’Amazon survenue deux jours seulement après une annonce similaire par Google a dynamisé plusieurs entreprises de technologies nucléaires avancées :
- NuScale Power (NYSE: SMR)
- Oklo (NYSE: OKLO)
- Nano Nuclear Energy (NASDAQ : NNE)
- Dominion Energy (NYSE: D)

Oklo (NYSE: OKLO). Source: TradingView.
Fonds négociés en bourse (FNB) à surveiller
Ces développements pourraient également impacter certains fonds négociés en bourse (FNB) liés aux secteurs des services publics et du nucléaire :
- XLU (Utilities Select Sector SPDR Fund)
- URA (Global X Uranium ETF)
- NLR (VanEck Uranium + Nuclear Energy ETF)
- URNM (Sprott Uranium Miners ETF)
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Conclusion
L’investissement des géants de la tech dans le nucléaire témoigne de l’urgence de trouver des solutions énergétiques durables pour répondre à une demande en constante augmentation. En misant sur les réacteurs modulaires, Amazon, Google et Microsoft espèrent non seulement sécuriser leur avenir énergétique, mais aussi contribuer à la transition vers un monde sans carbone. Si ces projets se concrétisent, ils pourraient redéfinir les standards énergétiques et devenir une référence pour d’autres industries. L’avenir du nucléaire dépendra de la capacité à concilier innovation technologique, régulation efficace et acceptation sociale – un défi de taille que les Big Tech semblent prêtes à relever.
Source :
https://www.barrons.com/articles/amazon-nuclear-google-microsoft-45fdc0ea
https://www.investopedia.com/amazon-adds-to-big-tech-s-nuclear-push-8728830
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